THE BLOG TROTTER

Sur le chemin du retour vers notre home sweet home, nous nous arrêtons quelques jours à Bali,  qui n’est qu’à 2h de vol de Darwin. C’est pour nous une bonne occasion de découvrir un petit morceau d’Indonésie.

Bali, Ubud, l’évocation est prometteuse mais tellement loin de la réalité :

Pollution, voitures, scooters, hordes de touristes et de dance clubs, hôtels de luxe à chaque coin de rue, nous en avons le tournis après l’immensité désertique australienne.  Nous ne restons que quelques jours dans cette ile autrefois paradisiaque, le temps de glander un peu, et d’effectuer une plongée inoubliable en famille : sur la côte Est de l’ile, dominée par un volcan de 3700 mètres au dessus de la plage, nous plongeons sur l’épave de l’US Liberty, cargo américain de 120 m ayant été torpillé par un sous marin japonais au large de Lombok durant la seconde guerre mondiale.

Cette épave a été redécouverte il y a quelques années, colonisée par des coraux aux couleurs hors du commun et véritable aquarium, où évoluent raies, tortues, poissons de toutes les tailles et de toutes les couleurs.

Nous en profitons pour faire faire à Basile son baptême de plongée et pour faire oublier à Lili  sa première expérience sous marine……..

Nous mettons le cap  sur l’ile volcanique de Lombok, à l’est de Bali, bien plus authentique et sauvage. L’Ile piment mêle aridité et luxuriance, un littoral bordé de savanes et de magnifiques criques , un centre verdoyant dominé par l’impressionnant mont Rinjani.  Nous nous reposons 4 jours dans ce petit coin de paradis, c’est l’occasion de faire le bilan de cet incroyable périple, de ces 9 semaines inoubliables, de ces milliers de souvenirs qui vont nous accompagner pendant longtemps…

Nous passons nos derniers jours en Australie, à Broome, petite ville  côtière de l’ouest australien recensant de somptueuses plages, un centre ville absent, quelques road trains impressionnants (trucks de 50 m de long), et bien sûr l’océan indien à perte de vue.

Quelques jours de détente après la poussière de la Gibb river road ne font pas de mal : au programme l’un des plus beaux couchers de soleil australiens, une balade en mer pour observer de près quelques unes des 22000 baleines à bosse sur leur parcours de migration, à quelques encablures de la côte (décidément, tout est démesuré dans ce pays).  C’est l’occasion de voir aussi un troupeau de grosses méduses, venimeuses mais pas aussi mortelles que leur cousine la jolly fish box, qui ne sévit que d’Octobre à Avril, et quelques serpents de mer ultra dangereux ; décidément, quand il n’y a plus de croco…

Prochaine étape avant notre retour : l’Indonésie.

Parcours mythique, terrain de jeu des aventuriers, pour les australiens et back packers, la Gibb River Road c’est le défi de l'outback, la consécration de ce voyage au bout du monde, piste 4x4 de poussière rouge de 660 kms, parsemée de cours d’eau infestés de crocodiles à franchir, de cailloux creveurs de pneus, d’animaux de tous poils plumes et carapaces.

La nature à l'état sauvage, 1 seule station service sur la route.

Nous avons ainsi croisé des immenses stations d'élevage -12 hectares pour 1 vache ! -, des communautés aborigènes, pris des petits chemins encore plus cahoteux que la Gibb pour nous baigner dans des gorges spectaculaires, des chutes d'eau immenses, des sources d'eau chaude. Nous avons également entrepris quelques randonnées magnifiques, (où Lili a enjambé un gros serpent venimeux et ne s'en est pas encore tout à fait remis), et des footings au lever du soleil, campé dans des safari tents, dormi dans des ranchs comme El Questro, partagé nos repas au coin du feu avec d'autres amateurs de sensations et crevé 3 fois : Pierre-Yves a passé beaucoup de temps sous le capot du 4x4 avec un cric quelque peu désuet. Heureusement qu'il y a beaucoup d'entraide parmi les aventuriers ! Bref une semaine inoubliable.

Pas de wifi, donc nous tenons le blog avec un peu de retard...

Nous commençons notre périple dans les Kimberley au lever du soleil par un survol en avion du lac Argyle et des Bungle Bungle, étranges blocs de pierre striés de pierres et d’algues, à l’infini, qui forment un paysage extra-ordinaire et démesuré. Les Bungle Bungle ont été un secret jalousement gardé par les aborigènes qui les considéraient comme lieu de culte et de communion avec leurs ancêtres, et découverts en 1983 seulement par le reste des australiens !

Puis nous prenons la piste cahoteuse pour rejoindre notre campement perdu dans le parc du Purnululu, au pied des Bungle Bungle que nous explorons à pieds.

Première piste 4x4 et première crevaison à plus de 200 Kms du garage le plus proche !

Nous arrivons à notre ultime étape avant les Kimberley, dans les fabuleuses Katherine Gorges, treize gorges successives surmontées par des falaises rouges. Nous nous retrouvons alors dans un paradis peuplé d’oiseaux, de kangourous - qui amusent beaucoup les enfants - et de crocodiles freshwaters, supposés inoffensifs.

Nous parcourons deux gorges en canoë, et nous faisons une pause baignade rapide et apeurée dans les eaux cristallines de la rivière avant de reprendre la route vers Timber Creek, étape où nous devons passer la nuit.

Mais nous arrivons alors dans un bouge immonde, entouré de carcasses de voitures rouillées, d’autochtones aux mines patibulaires, d’aborigènes ivres arrêtés par la police à notre arrivée… Nous prenons la fuite et nous taillons  la route de nuit même si cela est fortement déconseillé pour arriver 200 km plus loin, après des paysages sublimes, un coucher de soleil époustouflant, un poste frontière et un décalage horaire d’1h30, épuisés mais entiers à Kununurra, porte des Kimberley, 6000 âmes. 

Nous démarrons la journée par l'ascension du rocher Ubirr, où nous découvrons des peintures rupestres datant de 2 à 5000 ans, et au sommet un paysage à couper le souffle, paysage de film préhistorique, ou de western, au choix, à 360°...

Puis nous montons à bord d'un bateau qui remonte la yellow river, pour aller taquiner les crocodiles salties, et admirer les aigrettes, les pélicans, les jabiru, les cacatoes, les aigles, qui peuplent les abords de la rivière. Nous nous approchons des crocodiles à quelques mètres, et sommes très impressionnés par leur taille et leur dentition.

Nous passons la journée suivante à nous ballader le long des billabongs, avant de reprendre la route pour Katherine Gorge, où nous nous installons dans un mobil home dans le caravaning park du Nitmiluk. Nous apprenons beaucoup du camping à l'australienne : ils adorent leur 4x4 et dorment juste à côté, soit sur le toit dans une tente pliable, soit dans l'énorme tente qui surgit de leur remorque, avec barbecue intégré,  certains ont d'énormes camping cars 4x4 insubmersibles avec pare buffles... Bref, de nouvelles perpectives pour voyager s'offrent à nous !

Le changement de décor est total.

Nous arrivons à Darwin à 4h du matin après une brève escale à Kuala Lumpur… Après la foule en Asie du Sud Est, nous avons l’impression de déambuler dans une ville fantôme : en effet, Darwin est la capitale du Territoire du Nord, immense désert humain, grand comme 4 fois la France, et concentre la moitié de ses habitants (250 000 habitants sur l’ensemble du territoire).

Nous mettons vite le cap sur le Litchfield Park, 120km de route rectiligne en traversant des forêts à perte de vue, du bush, des terres rouges, sous un soleil  ardent, et sans aucune trace de vie humaine à des kms.

Au détour de la route nous faisons un stop pour nous baigner dans de magnifiques cascades et piscines naturelles. Nous ne sommes pas seuls ; quelques australiens en week end et ….. des crocodiles !

Nous apprenons vite les us et coutumes : 2 types de crocodiles co-existent en Australie : les Freshwaters,  3 mètres de long, inoffensifs si on ne les embête pas….. et les Salties 6 à 7 mètres, qui viennent de la mer et se faufilent dans les rivières et trous d'eau à la wet season et qui eux sont très dangereux  ( interdit de mettre le pieds dans l’eau voir de s’approcher du point d’eau).

Il n’empêche, même si les Freshwaters sont « inoffensifs », se baigner dans des endroits où ils sont présents est une expérience nouvelle et intense.

Après ces baignades dans des paysages magnifiques de forêts parsemées de termitières géantes et 2 nuits dans le bush nous partons dans le Kakadu, propriété des aborigènes, territoire grand comme le Pays de Galles mais qui ne comporte qu'une seule 'ville', Jabiru, 12OO habitants…..

Ballades le long des billabong ( immenses trous d’eau, pleins d’oiseaux, de serpents et de crocodiles), très beaux mais assez inquiétants. 

Nous quittons la route pour de la piste qui nous amène à un campement perdu dans le bush. Des peintures rupestres de quelques milliers d’années, des blocs de pierre rouge, la rivière et ses habitants (Lili Rose et Basile sont les premiers a apercevoir un Saltie qui rode) et le plus incroyable des couchers de soleil.

Retour au campement, nuit sous la tente (où l'on entend grognements, cris, feulemenbruits en tous genres) et réveil a 7h par un vacarme,  c’est un kangourou qui reste de longues minutes à nous contempler, Basile est bouche bée….  La journée  commence bien ;)

Nous passons notre dernier jour à Siem Reap avec la visite de l'incroyable village flottant komponk Phluk, le lac Tonle Sap (160km de long, entre 15 et 40km de large suivant les saisons) ou 3000 personnes vivent de la pêche. L'école, les églises et temples, les élevages de cochons ou de crocodiles, tout flotte sous le soleil ou sous une pluie diluvienne. Entre envie de tout photographier et peur du voyeurisme nous avons essayé d'être les plus discrets possible.....

L'apres-midi, en route pour un autre type d'expérience, les 300km de route de Siem Reap à Phnom Penh en mini bus local et en 6h de route, goudronnée (un peu), défoncée ( beaucoup), boueuse ( à la folie). Nous traversons la campagne cambodgienne et les magnifiques villages aux maisons de bois et de feuilles de palmier, toutes sur pilotis ( le Tonle Sap déborde souvent).

Ces 6h de route sont sans doute notre expérience la plus dangereuse depuis le début de notre séjour... Sur une piste improbable et fréquentée par des motos, des camions, des voitures, des vélos, des troupeaux de buffles..... Notre chauffeur fonce, là ou la route est la meilleure, en slalomant entre les véhicules qui arrivent en face.

Nous arrivons enfin à Phnom Penh sains et saufs mais ébranlés et sautons dans 2 tuk tuk afin de rejoindre notre hôtel.

Nous commençons notre deuxième jour au Cambodge par une viree en quad dans la campagne au milieu des rizières, palmiers à sucre, et maisons en bois sur pilotis. Lili Rose et Basile conduisent et s'en donnent à cœur joie.

Puis nous visitons sous une pluie battante le plus prestigieux des temples , Angkor Wat, symbole du Cambodge et fierté nationale qui orne le drapeau. Trempes mais heureux, car la pluie a fait fuir la plupart des touristes, nous pouvons admirer les tours et bas reliefs  de cette capitale khmère, l'une des plus grandes villes médiévales du monde. Il est resté un important centre religieux, initialement hindou et dédié à Vishnu, puis, bouddhiste.

Le lendemain, notre guide nous emmène hors des sentiers battus visiter 3 magnifiques temples a l'écart, cernés par la nature qui reprend ses droits depuis mille ans, et notamment le bijou de l'art khmer, banteay Sreih, en grès rose, où André Malraux a été pris en flagrant délit de pillage en 1923 (1 an de prison avec sursis ) !

Le soir, nous decouvrons au détour d'une gargote ambulante les préférences culinaires khmères : grillons et scarabées grillés, brochettes d'anguilles ou de serpents, gros vers fort appétissants.

 Arrivée au Cambodge, le choc est rude après la douceur vietnamienne. Formalités de douanes plus brutales, il nous faudra quelques jours pour nous rendre compte que ce pays ne connaît la paix que depuis une petite dizaine d'années après les 3 millions de morts de la période Khmers rouges et l'occupation vietnamienne jusque début 2000....

Ćest un pays en reconstruction, dont les dirigeants sont d'anciens khmers rouges " repentis", qui s'ouvre lentement au monde extérieur et au tourisme grace aux fabuleux trésors Angkoriens, âge d'or de la civilisation khmère du 6eme au 12eme siècle.

Nous allons visiter les plus fameux temples hindouistes dédiés au culte de Shiva , Vishnou et Brama  : le temple Bayon, Angkor Vat, Angkor Thom bien sur, mais aussi plus loin Banteay Srei et surtout perdu dans la jungle Beng Mealea mais ça c'est pour demain et après demain,

Aujourd'hui, le temple du Bayon, signifiant 'la Montagne magique', ses douves et .... ses pêcheurs immergés .... Fin 12e siècle, il est composé de 54 tours chacune ornée de 4 visages qui illustre les 4 vertus de Bouddha (la sym

pathie, la bienveillance, l'équanimité, la compassion).